La programmation Photomed 2015

Alessandro

Puccinelli

J'AI TRAVERSE LES 7 MERS

Plastique définitif

Selon l’observatoire italien Goleta-Vert, en 2014, dans chaque kilomètre carré de mer il y a, en moyenne, 27 morceaux de déchets, dont 90% sont en plastique. Cela a des conséquences catastrophiques sur l’environnement et sur la vie marine, sans parler de l’impact des micro plastiques entrant dans la chaîne alimentaire. De ce constat est né le projet « J’ai parcouru les 7 Mers et je suis toujours vivant », qui sensibilise sur les détritus laissés par les générations successives, chacune d’elle générant des types de déchets différents.

Certains de ces objets deviennent des pièces de collection, choyées, gardées comme souvenirs d’une époque tandis que d’autres sont tout simplement jetés, détruits et pour le plastique, simplement abandonnées dans la mer.

J’aurais pu penser que ces objets charriés par la mer et échoués sur les plages de la planète entière (même dans les lieux aussi éloignés que l’île de Pâques) auraient provoqué un certain dégoût pour les gens, mais il semblerait qu’avec le temps, la normalisation triste et lente de ce processus a fait que le public a simplement
pris l’habitude de voir tout ce plastique sur les plages et est devenu indifférent. Je voulais donc reconsidérer cela du point de vue de l’identité de l’objet - exploité, abandonné et évité.
J’ai enlevé ces éléments de la plage, n’étant pas à l’endroit où ils devraient être, et je les ai placés dans un autre contexte, celui d’un studio de photo. Je les ai posés sur une surface en plexiglas, avec une réflexion comme celle de l’eau de la mer et aussi noire que ce qui est sans vie. Ensuite je les ai considérés comme des objets de campagne publicitaire avec le traite- ment photographique que cela suppose. Je les ai glamourisés, comme des soldats revenant de la guerre, meurtris et blessés.

J’ai idéalisé leurs blessures et leur ai conféré l’aura d’avoir survécu à des tempêtes, au vent,
à la pluie, au soleil et au sel. J’ai voulu les remodeler comme des guerriers - jamais victorieux, certes- mais qui n’ont jamais abandonné.
Des guerriers qui ne vont pas disparaître spontanément si nous ne nous en chargeons pas. Un ami, réalisateur californien, Jason Baffa, a récemment sorti un court métrage qui traite de ce sujet. L’inspiration de ce film vient d’une idée de Tim Silverwood appelé « Take 3» où il propose à chaque « visiteur » de la plage d’enlever trois morceaux de déchets et de les mettre dans le bac de recyclage le plus proche.

Bien que je doute que ce soit une solution radicale, je crois que de voir de nombreuses personnes quittant la plage avec un morceau de plastique à la main serait au moins un geste significatif qui pourrait faire prendre conscience et obliger les gens à aider à réduire la consommation de plastique inutile. Je voudrais enraciner l’idée de « Take 3 » et inviter chacun d’entre nous à réfléchir à ce problème, surtout maintenant, juste avant le début de l’été.

Ouverte de 11h à 19h tous les jours sauf le lundi.

 

EXTRAIT:

 

A GAUCHE :  © Plastic Bottle, Alessandro Puccinelli

A DROITE: ©Rubber Duck, Alessandro Puccinelli

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