La programmation Photomed 2015

Emma

Grosbois

CEUX QUI NOUS REGARDENT

"Quelli che ci guardano" (Ceux qui nous regardent) est un projet réalisé à Palerme, en Sicile, en 2013-2014 sur la présence des images sacrées et profanes et sur la survivance des “autels” dans les maisons, les échoppes et garages. Quelle est la signification profonde de ces images ?
À quel point font-elles partie de la vie de ceux qui les possèdent - que nous ne voyons pas -  et comment s’y reflète leur présence silencieuse ?
Ces assemblages d’images apparaissent tels des rébus, que nous devons déchiffrer pour comprendre une histoire commencée en des temps lointains.

Ce qui, au premier regard, semble ”désordre” se révèle en fait une cartographie précise des vécus, chaque lieu photographié devient alors le portrait de celui qui l’habite. “ Les images votives sont organiques, vulgaires, aussi désagréables à contempler qu’elles sont abondantes et diffuses. Elles traversent le temps. Elles sont communes à des civilisations disparates. Elles ignorent le clivage du paganisme et du christianisme. En réalité, cette diffusion même, constitue leur mystère et leur singularité.“

Georges Didi-Huberman, Ex Voto, Images, Organes, Temps.

 

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Fragments d’interview :

«Pour se rappeler, avec l’image on cherche à continuer quelque chose qui existait et que sinon l’on risque de perdre. C’est pour ça que l’on met des images de morts et de personnes disparues dans les autels, pour dire que cette personne a été importante pour la société, a été importante pour la rue, pour le quartier, autrement on risque de perdre la mémoire humaine et c’est dangereux si nous la perdons.»

«Ces images représentent les êtres les plus chers pour moi. Tu les vois ici, comme je les vois tous les jours. Ce sont des personnes décédées, accrochées là au mur c’est comme si elles étaient là avec moi, présentes.»

«Si l’argent ça va ça vient, les saints sont la seule espérance...»
«Si je trouve une image sainte par terre dans la rue je la ramasse et je l’accroche, parce que j’aime ça, j’ai cette passion-là. » «La Santuzza* fait partie de notre famille, si on l’appelait la sainte ce serait comme mettre des distances, en l’appelant santuzza on lui parle comme à quelqu’un de notre famille.»
*Santuzza est le surnom donnée par les palermitains à la sainte patronne de leur ville Sainte Rosalie.

Ouverte de 11h à 19h tous les jours sauf le lundi.

 

 

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