La programmation Photomed 2015

Arno

Brignon

FREE DOORS TO SPAIN : GIBRALTAR

C’est le bout de l’Europe, le bout de l’Espagne... tellement au bout, que ce n’est plus l’Espagne et plus vraiment l’Europe. Chargé de mythes anciens et modernes, Gibraltar ne semble pas connaître la crise économique : moins de 2% de chômage, des milliers d’emplois induits pour les Espagnols frontaliers, un des PIB les plus forts du monde (1,4 Milliards) et une réserve naturelle où s’ébattent joyeusement les singes. Pourtant, ce rocher de 7 km2, qui ouvre le détroit, est source d’enjeux importants et de tensions permanentes ; toujours inscrit dans la liste de l’ONU des territoires à décoloniser, les frictions diplomatiques entre Madrid et Londres sont monnaie courante, comme cet été pour une histoire de blocs de béton jetés dans la mer. Services bancaires et financiers, tourisme, activité portuaire et jeux en ligne sont les richesses de Gibraltar ; paradis fiscal qui n’en porte plus le nom puisque ôté récemment de la « liste noire ».

 

Mais avec ses 18 000 entreprises officiellement enregistrées et en activité, pour 30 000 habitants, l’exil fiscal est une habitude bien ancrée. Coupé du reste du monde durant les années où Franco avait fermé la frontière, Gibraltar a su cultiver ce paradoxe d’être à la fois un carrefour de l’économie mondialisée et un village où tout le monde se connaît et aime à vivre entre soi. C’est un petit monde où chacun revendique son allégeance à l’Union Jack alors même que l’on s’appelle Antonio, John ou Jamel... Il faut dire qu’ici toutes les religions, les nationalités se côtoient, et force est de constater en se prome- nant dans la ville, que l’histoire semble belle.... On vient ici chercher la fortune en travaillant pour des milliardaires qui vivent ailleurs ou passent ici en villégiature et pour leurs entreprises offshores. L’envers de la médaille de cet eldorado économique, c’est qu’il faut être prêt à tous les compromis sur les conditions de travail, la plupart travaillent 6 ou 7 jours par semaine, cumulant 2 ou 3 emplois, on ne trouve pas ou peu de services publics, tout ça pour des salaires finalement pas si mirobolants ; mais tant qu’il y a du travail et de l’argent on ne se pose pas trop de questions....

Arno Brignon est représenté par l’agence Signatures

Ouverture de 11h à 19h tous les jours sauf le lundi.

Extrait

A gauche : Gibaltar, septembre 2013
A droite : Macaque berbère, Giraltar

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